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Celenee
9 septembre 2007

Dialogue (enfin, presque...)

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Les couloirs du métro en sont couverts, de ces affiches. Partout.
Il faut reconnaître que les protagonistes sont plutôt agréables à regarder... Et que ça sent la bonne vieille comédie romantique bien légère, et que ce matin ça me fait sourire...

C'est en remontant à la surface, sous un soleil éclatant, que je souris en me disant "épices"... Oui, c'est ça, le goût de la vie, pour moi... J'en rajoute toujours plein, partout, tout le temps. En même temps, pas de risque de faute de goût dans le mélange avec l'inexistant pot-au-feu familial, alors je peux continuer à les aimer.
Alors que j'attends tranquillement sous le feu des UV, je Lui suis presque reconnaissante d'être parti ce matin... Je serais encore sans doute dans le fond de mon lit, et j'aurais raté aujourd'hui ce spectacle de la vie qui coule doucement dans la fourmilière parisienne.

Et vient l'heure des retrouvailles. La dernière fois, c'était il y a plus de trois ans. Et malgré nos différences culturelles, sociales, politiques et linguistiques, c'est mon plus vieil ami. Quinze ans que ça dure. C'est inédit pour moi. Et à chaque fois, c'est comme si on s'était quittés la veille. Ou presque.

Nos situations professionnelles, on les connaît. Nos situations familiales n'ont pas subi de grands changements et on en a vite fait le tour, qui se termine par un mutuel "tu les embrasseras pour moi".

Nos aventures, maintenant. Le cul.
Il se marre quand je lui raconte mon époque forum, les estimations chiffrées, les situations vécues. Et, pointant sa fourchette vers moi :
- Mais en fait, tu as beau vouloir être détachée, presque clinique quand tu en parles, au fond de toi, tu crois toujours à l'amour. Don't you ?
- .........................
(Pfffff, tu me saoules, toi, à si bien me connaître...)

Alors, justement, vient le tour de ce qui est, encore et toujours, le centre de nos préoccupations : l'Amuuuuuuuuuuuur, l'Autre...

J'ai tiré la première, il me parle longuement de sa Sophie, il est amoureux mais c'est une chieuse, qui ne pense qu'à revenir en France quand lui renâcle à lâcher ses revenus, son loft près de Central Park, son boulot et ses amis (dans l'ordre, siouplé !). Alors qu'elle ne travaille pas et qu'elle a la vie belle dans le New-York branchouille que ses revenus, justement, leur permettent de fréquenter allègrement. Je glisse un sourire, je ne vais pas faire de commentaire maintenant, oh non, ça serait trop bête de gâcher le moment... Il me dit les ultimatums qu'elle lui pose, les crises d'hystérie, et les valises qui finissent toujours par se vider...

- Et toi, alors, your man ?
(... Merde, c'est à moi, là...)
- Euh, ben voilà, il est parti ce matin, et là maintenant tout de suite je ne sais pas quoi penser. Je peux changer d'avis demain, mais voilà, quoi...  J'ai des doutes, je ne demande qu'à être rassurée, un tout petit peu, mais voilà... Enfin, on verra !

- Eh ben dis donc, ça a été rapide ! Qu'est-ce que tu as encore fait pour le faire fuir aussi vite, celui-là ?
- ...................................
(Connard, va ! Tu crois pas que je me pose assez la question ?)
Je sors un sourire d'un jaune éblouissant, et remercie mentalement l'inventeur des lunettes de soleil. Sa caresse taquine sur ma joue a du mal à faire passer la boule dans ma gorge.

- C'est vrai qu'il y a une différence, dans ta façon d'en parler... Mais hey, tu devais t'y attendre, for god's sake, vu la situation, what could you expect ?
- ..............................
(Dis, ducon, ça va aller, là, maintenant, hein, si tu crois que je me le suis pas répété tous les jours... Et pis en plus, j'attendais rien, juste pas déjà, pas maintenant...)
- ...............................

- En fait, tu n'as toujours pas appris à accepter la mise à distance, have you ?
- ..............................
Je hausse les épaules et souris... Décidément le jaune me va bien, aujourd'hui...

(Vas-y connard, rajoutes-en... Tu as raison, of course, mais si je te parle d'épices, là, tu risques de ne pas vraiment comprendre...)
- ...........................

- Tu me fais rire, tu sais, derrière tes lunettes de soleil, à essayer de cacher ta sensibilité. Shit, c'est pour ça qu'on t'aime !
- ................................
(Dis, t'as décidé de me faire chiâler, là, ou quoi ? Ducon ! Si j'avais su...)

- Et alors, tu vas faire quoi ?
- ...............................
(ah bon, parce que maintenant, en plus, il faut que je fasse quelque chose ?)
- Et toi, tu vas faire quoi, avec ta Sophie ?
(Et toc ! ça, j'y arrive bien !)

- Well, j'imagine que dans un an je l'épouse... Après tout, je veux fonder une famille, et le temps passe, ma belle, tu le sais !!
- ...................... !!

Quelques hugs chaleureux plus tard, le soleil cogne toujours aussi fort quand quand je redescends dans les souterrains, et les affiches sont toujours aussi présentes. Mais là, elles m'emmerdent.
Finalement, j'aurais préféré rester dans le fond de mon lit. Avec Lui.

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Commentaires
C
(Voulais juste vous remercier, et vous dire que c'est bon, vous pouvez réessayer, ça marche ! ;-))) <br /> Et je reste à votre entière disposition, bien sûr ! :-D
E
... je vous appelle sur votre portable à l'instant où je vous écris pour vous signaler que votre messagerie vocale est pleine... euh... aïe... me suis trompé de numéro.<br /> <br /> (Voulais juste vous dire de vive voix que c'est fort aimable de votre part d'avoir signalé la défaillance de votre portable et pour confirmer qu'effectivement, je suis fier de vous. Quel service attentionné!)<br /> <br /> ex-mot passant
C
(Merci) <br /> Elle est rigolote cette question... Piquer une crise pour retourner à Paris ? Tu plaisantes ? Avec le fric qu'il a, je pourrais sans problème revenir aussi souvent que je le souhaite pour retrouver mes amants à Paris ! <br /> (oui, absolument : le beurre, l'argent du beurre et la queue du crémier, moi aussi je peux le faire !) <br /> Sérieusement... Je n'ai jamais été aussi près de me marier qu'avec lui... Et les crises d'hystérie n'auraient sans doute rien à voir avec Paris ! ;-)
V
Elle est bien cette note. Question subsidiaire : À la place de Sophie, tu piquerais régulièrement une crise d’hystérie pour retourner à Paris ?
C
@ Slevtar : Confondre le pieu et la fiche ? Même myope comme une taupe, ça ne risque pas d'arriver : sens tactile oblige ! ;-)))<br /> Et la mise en relation avec les jolies notes de Chriscot est terriblement flatteuse... Merci... <br /> <br /> @ Missty : tu sais que je ne voulais pas forcément de réponse, hein ma belle, tu le sais ? <br /> <br /> @ Lib : On avait des choses bien plus intéressantes à faire et à dire devant ce fameux rhum dont la première gorgée fait se dresser tous les poils du corps d'un seul coup d'un seul... Et c'était très bien ainsi ! ;-) Dans le même ordre d'idées, j'ai (finalement) préféré le micro aux coquilles ! Tu le crois, ça ? Oui, bien sûr que tu le crois ! <br /> PS : La prochaine fois, on bavera sur les Sophies du monde (qui existent, si si !) <br /> <br /> @ 1C1A : oh dis donc, c'est rigolo comme interprétation... Erronné, mais rigolo ! ;-) <br /> Toi en revanche, ça n'a pas l'air d'aller fort, alors c'est à mon tour de te serrer dans mes p'tits bras !
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