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Celenee
15 juillet 2007

Les 7 aveux de Martincadeau

Martincadeau est surprenant.
J'étais convaincue qu'il briserait la chaîne, il ne l'a pas fait.

Martincadeau est brillant, délicat, drôle, fin, sensible, profond, généreux, humain... Et cette écriture, bon sang !...  (euh, chuis fan, vous croyez que ça se sent tant que ça ?)

Rendez-vous en compte par vous-même ici...

En attendant, Martincadeau est venu à la barre, a captivé la Cour, et je suis trèèèèèèèèèèèès honorée de jouer ici, avec son autorisation, la greffière.

CadeauPcK

(provenance de la pièce à conviction : le site du témoin)

1. Avouer me condamne à parler de moi, qui est ce que j'aime le moins faire. Non pas que la modestie m'en empêche car je ne suis ni modeste ni son contraire mais parce que je ne sais par quel bout m'y prendre pour dire toutes ces qualités dont je suis pétri.

5. Au tout début d'internet j'ai créé un site où j'appelais les visiteurs à m'envoyer leur contribution littéraire à partir d'images de ma confection.
Régulièrement on m'envoyait des poèmes, des nouvelles, des chroniques et même de longs récits. Un an après un hors-série publié par un très connu magazine consacrait un article à cette petite entreprise qui dès les jours suivants m'attira de nombreux visiteurs intéressés par le projet. Dans l'impossibilité de pouvoir répondre à chacun par manque de temps, ce que j'avais toujours mis un point d'honneur à faire, je décidai de fermer le site dans le mois qui suivit. Beaucoup me le reprochèrent sans comprendre. Je me méfie de tout ce qui s'installe et qui fricote avec la certitude.

2. Je suis d'une nature extrêmement bordélique, depuis toujours. Je consacre mon temps et le plus clair de mon énergie à tenter de dompter cette disposition qui m'a valu maintes fois des désagréments de toutes sortes. Je déteste l'ordre, les cases, les étiquettes, les labels et les idées reçues. Et pourtant je ne tends qu'à régler ma vie et mes comportements sur le modèle moyen - si cela a un sens.

3. J'avance vers l'Autre toujours nu, sans armes, sans défense, transparent et bienveillant. Je me prends régulièrement des claques larges comme des entrecôtes. Ce qui ne m'empêche pas de continuer à avancer de la même manière, les joues tendues et le sourire aux lèvres. On ne se refait pas. Et puis, les marques finissent toujours par disparaître, alors...

4. Je me contrefous de l'argent et de la reconnaissance, seuls le désir et le plaisir m'intéressent, et il se trouve que je ne les ressens que dans les aventures gratuites : mon luxe perso. Ce qui est gratuit qui n'a pas de prix, voilà ce qui m'est cher.

6. Je sais absolument exactement quel amour me conviendrait, je pourrais en faire le détail avec une extrême précision. Sur l'amour d'ici-bas je ne sais rien qui ne tienne plus que le temps qu'il faut à la  réalité pour me ramener à son principe élémentaire dont l'économie me semble définitivement impossible.

7. Répondre à ce questionnaire me confronte à ces limites que j'essaie de repousser constamment : celles de mon manque d'à-propos, de pertinence, et globalement de séduction. Pourtant, le soir, quand je vais me promener entre chien et loup, les conversations que j'entretiens avec mes interlocuteurs imaginaires ne laissent pas de me faire beau et bon, et généreux, et altruiste, et cultivé, et tellement humain que je me demande bien pourquoi personne ne me reconnaît sous ce jour idéal. Je suis vraiment un type bien, ça devrait sauter aux yeux de tout le monde. Et je ne vous parle pas de mon charme, c'est à tomber.

Il m'aurait fallu un huitième aveu pour parler de sexe mais dans le cadre imposé je ne puis, j'aurais pourtant tant à dire. Tant pis.

CadeauPcK

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Commentaires
A
Les aveux de Martincadeau aveux m’inspirent quelques réflexions :<br /> <br /> « Je me méfie de tout ce qui s'installe et qui fricote avec la certitude. »<br /> <br /> La certitude ? Pourquoi pas plutôt des certitudes, à des moments donnés, comme des éléments de pensée suffisamment solide pour pouvoir continuer de penser, quitte à en acquérir de nouvelles, certitudes ?<br /> L’installation, oui, sûrement un peu embêtant, on pourra lui préférer la construction, avec cette idée de chantier, de devenir, mais aussi avec ses fondations.<br /> <br /> « Et pourtant je ne tends qu'à régler ma vie et mes comportements sur le modèle moyen - si cela a un sens. »<br /> <br /> Sur ce sujet, un bouquin : <br /> François Jullien, Éloge de la fadeur, Philippe Picquier 1991<br /> (Qui recoupe aussi le thème de la certitude, de «l’installation »)
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