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Celenee
29 septembre 2007

Le jour où je suis devenue hardeuse

Déjà, faut dire que c'était pas gagné : ma morphologie doit me prédisposer à l'amour des rythmes profonds mais langoureux, doux, longs et lents. Les rythmes posés, ceux qui laissent au corps tant qu'à l'esprit le temps de ressentir chacune des vibrations, à chacun de leurs coups...

Quand Grand T. a sorti son ordinateur, un matin de gueule de bois, presque juste après le premier café, j'ai eu quelques sueurs froides... J'ai dû le regarder d'un oeil torve (mon oeil du matin, en somme) en lui demandant ce qu'il allait encore bien pouvoir me faire. J'avais eu quelques grosses douleurs lors de nos précédentes tentatives - et je n'aime pas souffrir.

Il faut dire que j'ai une sensibilité toute particulière aux aigus. Particulière dans le sens "pas agréable" du terme. Vraiment pas.
Alors les solos de guitare électrique, ça m'agresse. Les cacophonies de trucs qui hurlent et qu'on n'entend même plus la batterie ni rien d'autre, ça me fait mal. Physiquement.

Mais ce matin-là, étonnamment, le GT m'a fait entendre (avant que je n'écoute, moi aussi je peux être de mauvaise foi, surtout le matin) une voix. Bon, on sentait bien des guitares et des trucs que j'ai pas vraiment en stock d'habitude chez moi, derrière, et même que ça se lâchait de temps en temps, mais ça restait ma foi tout-à fait supportable - voire très sympa !

Et jeudi soir, c'était -encore- mon anniversaire ("plus t'es vieux, plus tes cadeaux s'étalent sur longtemps", qu'il m'a dit - pfffff). Alors j'étais au Zénith.

J'avais quand même tenté une petite préparation, parce que ça s'improvise pas comme ça, devenir hardeuse. Depuis trois jours, je me les faisais en boucle, pour améliorer mon endurance - j'ai saturé à un moment mardi soir, j'avoue, pardon, et je me suis même demandé si j'allais tenir tout un concert... Honte à moi - que celui qui n'a jamais douté me jette la première pierre... Mais le dernier album me plaisait, et Espoir est redevenu mon compagnon. (Oué, je sais, moi aussi ça me fait marrer, d'écrire ça !)

J'aime bien le Zénith, j'y ai d'excellents souvenirs (les Têtes Raides avec ma soeurette, en premier lieu, et forcément, ce premier lieu, c'est quelque chose !)... Et jeudi soir, le public était tout sympa : foin des pétasses lookées des bars branchouilles que je ne citerais pas ici, on est plutôt dans la catégorie vieux ados piercés-mais-juste-ce-qu'il-faut, prédominance du noir-mais-pas-gothique, simple et fonctionnel, en somme... Et j'ai même pas eu l'impression d'être plus vieille que la moyenne ! Oui, vraiment sympa...

Bon, quand même, on sent les habitués des pratiques un chouïa extrêmes... Dès la première partie, les corps qui passent de bras en bras à une vitesse impressionnante, des jambes en l'air et des positions acrobatiques, parfois même des vêtements qui volent dans tous les sens pour tenter de rejoindre leur propriétaire qui est maintenant là-bas, devant la scène...

Pendant la première partie, j'ai joué les voyeuses... Pas volontairement, au début du moins, mais ils étaient juste dans mon axe de vision : le petit couple de vieux ados boutonneux devant moi, qui n'a pas arrêté de se palotter (!)... Je suis devenue voyeuse tout-à fait active quand je me suis dit que ça faisait très technique, tout ça. Les têtes totalement immobiles, les bouches soudées l'une à l'autre pendant de très longues minutes... Pas de fantaisie, pas de sensualité, je me demandais quand ils allaient bien pouvoir découvrir le charme d'un baiser où tu ne te fais pas constamment chatouiller la glotte par la langue de l'autre - s'ils le découvraient jamais... Etais-je alors un peu envieuse, là, parce que je n'étais pas dans une situation où c'étaient mes douces épaules qu'on caressait ? Peut-être, qui sait ?

A l'entracte, je me suis attaquée aux queues -celles des crocodiles Haribal... Je commence toujours par là. Ressentais-je alors la pointe d'appréhension caractéristique de celle qui n'est pas tout-à fait certaine d'être à sa place, et qui se rassure dans ses propres repères ? Peut-être, qui sait ?

Et puis, est arrivé le concert à proprement parler... Et là, je me suis sentie à deux doigts de me refaire la double jean's-métro... Si si !
J'ai souri de plaisir en nous félicitant de ne pas être dans la fosse, mais assis, avec un joli point de vue sur la scène. Pas d'attaque de mon espace vital, et surtout, surtout... les sièges ! Ah mon Dieu les sièges !
N'allez pas croire que je sois trop vieille pour rester debout pendant plusieurs heures... Que nenni ! C'est juste que les sièges, dans les gradins, ça répercute bien les vibrations. Très bien. Les pulsations. Les basses saturées. Les attaques du batteur déjanté. Et les clameurs du public.
Littéralement le cul entre deux chaises -je voulais laisser leur espace vital aux grandes jambes de Grand T.- je n'aurais cédé ma place à personne... (Toujours ces histoires de place !)

Etre voyeuse ne me suffisait plus, je ne pouvais et ne voulais que vibrer. De toute façon, l'objet de mon voyeurisme premier s'était déplacé de quelques rangs vers l'avant, et je ne le cherchais pas. Mais je pouvais apercevoir, de temps en temps, quelques gestes qui me laissaient penser qu'ils avaient trouvé une recette un peu plus personnelle : les lèvres qui s'attardent à la commissure des lèvres de l'autre, on devine le souffle qui vient la titiller, et même un bout de langue qui pointe et qui caresse... Joli contre-poids de douceur au milieu des décibels ambiants. J'aurais sans doute pu penser à conseiller mentalement à la damoiselle d'aller lui titiller aussi le lobe de l'oreille, mais la rangée de six anneaux et pendants divers le long de la cible m'aurait de toute façon arrêtée.

Et puis, là maintenant tout de suite, j'ai d'autres choses à vivre.

J'étais au concert parisien d'INCUBUS. Et j'ai pris un pied monstre.

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PS 1 : Comment ça c'est pas du Hard ? Eh oh, on se calme ! Le truc le plus "violent" que j'aie chez moi s'appelle Pink Floyd, et en plus, Incubus, on le trouve dans les bacs "METAL" !! Parfaitement !

Et accessoirement, j'emmerde les puristes !

PS 2 : La première partie : "PUGGY"... Jolie découverte, que j'écoute en écrivant cette note, et, décidément, je le recommande chaudement !

PS 3 : Merci à mon GT. ! Vraiment vraiment !

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Commentaires
C
@ Saph : les Cater montantes, faut pas pousser, mais j'avais troqué les talons aiguilles pour des talons beaucoup plus larges, quand même ! <br /> Nan nan, je sais pas si tu peux bien "nous imaginer" : j'étais loin de m'y voir ! :-D <br /> <br /> @ Deep : Ah, ça, y a pas photo ! :-D
D
Incubus ca doit etre mieux que la messe en latin..
C
@ Tchaey : Voyons, mon GT., tu sais bien (ah non, toi tu le sais pas, mais renseigne-toi :-D) que je ne peux totalement faire abstraction du contexte ! C'était donc un ensemble, on va dire, avec certains éléments plus présents que d'autres ! ;-) <br /> Tu fais quoi le 12 novembre ? <br /> <br /> @ RightFromNowOn? : Merki ! Voui, je confirme, c'était assez grandiose ! <br /> Bisous à toi ! <br /> <br /> @ Ysé : Ravie que ça te plaise, et que tu aies senti à quel point la soirée fut bonne... <br /> <br /> @ Mot : Pour le coup, je suis juste heureuse que vous n'ayez pas dit "Goodbye" en commençant... Et je vous assure -oserais-je dire que j'en suis la preuve ?- qu'il n'y a pas d'âge ! :-D
E
Belle ambiance et soirée vibrante assurément en passant du Zenith au métro A/R!<br /> Faudra que je revois ma position (même si à mon âge le hard...)n'ayant jamais voulu assister à un concert life en France (trop accro des ambiances londoniennes et amsterdamoises).
Y
Tu es plutôt soft pour une hardeuse. ;-) <br /> Mais tu as passé un bon moment et c'est là l'essentiel. Et puis, c'est une note qui vibre et ça, ça me plaît! :-)
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