Dear John
Tu ne le sais pas encore, mais je vais partir. Sans esclandre, sans cris ni larmes, sans crise ni ultimatum.
Je ne serai plus là, tout simplement, et déjà tu sais que tu me regretteras.
Quand au bout de longues nuits blanches, je te l'annoncerai, tu sauras que tu aurais dû.
Prêter attention. M'entendre à défaut de m'écouter.
Je t'ai tout donné, et tu le sais. Mon temps, mon énergie, ma passion, mon écoute et mes sourires, ce que je suis. Tu t'es servi, comme les autres - buffet à volonté, tu aurais eu tort de te priver.
Je ne t'ai rien demandé, parce que tu sais qui je suis.
Tu savais que je t'aidais à briller, que les autres étaient envieux. Tu souriais et te rengorgeais, satisfait de toi, fier de m'avoir.
Notre complicité les stupéfiait, et tu savais qu'ils me convoitaient et me désiraient. Je souriais, parce que je savais que tu savais que sans moi, tu ne pouvais pas.
Je ne t'ai rien demandé, je t'ai laissé le temps... Quatre longues années à te donner ce que je suis... Comme aux autres, parce que je ne sais pas faire autrement.
Tu savais ce besoin que j'ai d'exister à travers les yeux de l'autre. Tu savais qu'il ne m'en fallait pas beaucoup, juste pas l'indifférence (oui oui, je te rassure, moi aussi j'entends le wdinnnng-wdinnnng de JJG...)
Tu savais, tu as choisi de l'ignorer.
J'apprends, pourtant, et je sais aujourd'hui que je ne peux plus m'épanouir ainsi. Et qu'il n'y a qu'une issue : partir.
Je vais partir et, comme les autres, tu essaieras de me retenir.
Ne le fais pas... Il est trop tard, je suis épuisée.
Monster, APEC et consorts, me voilà !